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Selon Ron Friedman, psychologue et auteur du livre « The best place to work », 80% des candidats mentent en entretien d’embauche. Difficile d’évaluer la fiabilité de ce chiffre. J’ai cherché des sources précises, mais je n’ai rien trouvé.

Toutefois, a-t-on vraiment besoin de ces statistiques pour arriver à la conclusion que nous sommes nombreux à avoir déjà menti en entretien d’embauche ? Non, bien sûr.

Qui n’a jamais adapté son discours pour qu’il plaise au recruteur ? Sans parler de gros mensonges du type « j’ai déjà travaillé en tant que chef de projet web pour telle agence », il nous arrive d’enjoliver la vérité lors d’un entretien d’embauche.

La raison ?

Parce que nous percevons l’entretien d’embauche comme une relation verticale. Nous avons besoin d’un travail et le recruteur nous fait une fleur en nous recevant en entretien. J’entends ce son de cloche régulièrement dans mon activité professionnelle.

Les femmes qui envisagent une reconversion professionnelle et que j’ai eu le plaisir d’accompagner passent toutes par la même phase. Cette phase je l’ai appelée « le boomerang ». C’est lorsque vient le moment de postuler à une offre d’emploi dans le métier dans lequel l’on a choisi de se reconvertir. Le manque de légitimité nous revient en pleine face comme un boomerang.

Je n’ai aucune expérience dans ce domaine.

Si une entreprise m’offre la chance de travailler, je serais chanceuse.

Il vaut mieux que je fasse le dos rond et ne pas trop m’affirmer auprès du recruteur.

Si « je pose mes conditions », je vais passer pour une candidate hautaine.

Avant même d’être recruté, on se comporte comme un bon petit soldat qui joue un rôle, qui met de côté ses besoins et ses particularités pour séduire le recruteur.

Mauvaise stratégie. Mauvais plan. En envisageant l’entretien d’embauche où le recruteur est en position de force et le candidat en position de faiblesse, tu prends deux risques.

Le premier, c’est d’échouer ton entretien. Dans l’hypothèse où tu tomberais sur un recruteur sensible à l’affirmation de soi, il percevra ton manque de confiance et ta soumission comme des défauts. Et plus le poste sera à responsabilités, plus il te jugera incompétente.

Le second, c’est d’être recrutée et de t’apercevoir rapidement que tu n’es pas heureuse dans ce job. Malheureusement, en n’osant pas t’affirmer en entretien, tu as vendu un profil, une personnalité qui n’est qu’une imposture. Ce n’est pas toi. La conséquence : être malheureuse au travail.

Un entretien d’embauche c’est comme une rencontre amoureuse

J’ai lu récemment un article qui comparait l’entretien d’embauche à une rencontre amoureuse. J’ai trouvé ce parallèle particulièrement pertinent. Pour qu’entreprise et candidat puissent construire une relation solide et épanouie, c’est comme un couple, il faut partir sur des bases solides.

Le ciment d’un couple qui fonctionne est la confiance. Pour le travail, c’est la même chose. Si tu entres en « opération séduction » auprès du recruteur en montrant un visage qui n’est pas le tien, tu fonces droit dans le mur.

Comme ton partenaire, le recruteur qui est séduit par ce masque va tomber sous le charme d’une personne qui n’est pas toi. Prenons un exemple.

Si tu dis qu’il n’y a aucun problème pour travailler tard le soir ou que tu es intéressée pour représenter l’entreprise dans les salons de l’immobilier aux quatre coins de la France alors que dans la réalité ce n’est pas le cas, tu vas être prise au piège par ton propre jeu.

À force de faire semblant, tu vas perdre de vue ce qui est essentiel pour ton bien-être au travail. Cette situation va alors engendrer des émotions négatives comme de la colère, de la tristesse, de l’agacement, de la frustration, de l’amertume, du pessimisme. Ces émotions négatives vont se transformer en situation de mal-être au travail.

Pour éviter d’en arriver là, il faut jouer franc-jeu dès l’entretien d’embauche.

S’affirmer en n’ayant pas peur de dire ce qui t’intéresse. En posant des questions pour valider que le job et l’entreprise s’adaptent aux critères essentiels pour être bien dans ta vie professionnelle.

En étant honnête dès le départ, tu te montres sous ton vrai jour. Tu es authentique. C’est en adoptant une telle attitude que tu augmenteras tes chances d’être heureuse au travail.

Peut-être vas-tu dire : Si je m’affirme, je risque de voir plusieurs postes me passer sous le nez !

Mais préfères-tu mettre 6 mois et enfin trouver le job qui te correspond vraiment ? Ou jouer les faux-semblants et être recrutée au bout de 2 mois dans un job qui ne va pas satisfaire tes critères essentiels pour être épanouie ?

Ce n’est pas dans l’intérêt de l’entreprise

Recruter un collaborateur a un coût pour l’entreprise : des frais, du temps pour le former à son poste. Un coût que l’entreprise va chercher à rentabiliser. Son but n’est pas d’avoir du turn-over. Au contraire, l’entreprise veut garder le plus longtemps possible ses salariés.

Encore faut-il que le salarié soit motivé, investi, productif et performant ! Ce qui risque de ne pas être le cas si ce dernier ne se sent pas bien dans son nouveau job.

Dans la pire des situations, l’entreprise cherchera à mettre la pression et faire démissionner le salarié. L’un et l’autre sortiront de cette collaboration déçus.

Une mauvaise expérience professionnelle va également impacter ta confiance et ton estime personnelle. Voilà pourquoi tu as tout intérêt à poser cartes sur table dès ton premier échange avec le recruteur.

S’affirmer, pour monter en compétences

Imaginons que tu ambitionnes de grimper les échelons. Tu vises un poste à responsabilités, un poste de direction ou de management. Si tu connais tes forces, tes propres limites et tes failles, tu vas donner l’image d’une candidate qui se connait bien et en qui l’on peut avoir confiance.

Quand le recruteur questionne le candidat en lui demandant quels sont, selon lui, ses principaux défauts, il cherche à savoir si ce dernier a une bonne connaissance de lui-même.

Un candidat qui ne sait pas où sont ses propres limites et ses défauts n’est pas bon signe pour le recruteur.

Ce dernier attend également de l’honnêteté. Il a l’habitude de la réponse comme «  je suis trop perfectionniste ». Si tu décides d’opter pour une demi-vérité, pense toujours à illustrer ton défaut par un exemple et une solution.

En conclusion

Les 4 pires erreurs à éviter lors d’un entretien d’embauche :

-mentir sur son CV et son expérience

-chercher à plaire à tout prix au recruteur au détriment de soi

-ne pas avoir fait le point sur ses forces et ses faiblesses, ses besoins, ce que l’on veut et ses limites

-ne pas se renseigner sur l’entreprise et sa vision

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