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Alice et Laura sont toutes les deux managers d’un service marketing. Elles exercent dans deux entreprises distinctes. Toutes les deux managent une équipe de 7 personnes.

Alice est reconnue pour son expertise technique. Elle connait toutes les ficelles de son métier et éteint toute seule les incendies. En revanche, elle manque d’empathie. Alice ne communique pas assez et a du mal à déléguer ou à motiver son équipe.

Laura n’est pas une experte marketing. Elle connait évidemment les bases essentielles du marketing, mais elle ne se positionne pas comme une manager que l’on appelle au secours quand personne n’a trouvé la solution pour résoudre un problème technique. Laura mise plutôt sur un management humain et de proximité avec son équipe. Elle est empathique, à l’écoute, créative et pédagogue auprès de son équipe.

Après 5 ans d’expérience, Alice et Laura décident de quitter leur job.

À votre avis, laquelle de ces deux managers a le plus de chances de sortir du lot et de décrocher un poste dans les années à venir ?

Laura, évidemment. Pourquoi ?

Parce que Laura a compris que ce qui était essentiel dans le monde du travail aujourd’hui et qui le sera encore plus demain, ce sont les soft-skills, les compétences comportementales.

La transformation du monde du travail à l’origine de l’ascension des soft-skills

Dans le livre Le réflexe soft skills, les auteurs expliquent que les métiers de savoir comme les comptables, les avocats ou même les médecins sont pour certains en voie de disparition. Ou tout au moins, leur transformation est inévitable. Ces métiers qui nécessitent des compétences techniques spécifiques sont peu à peu remplacés par des robots ou des algorithmes capables de faire eux-mêmes le boulot et à moindre coût.

Il n’y a qu’à prendre l’exemple type du comptable. Aujourd’hui, faire appel à un comptable pour son activité n’est plus une nécessité. Un logiciel gratuit ou payant fera très bien l’affaire !

Si je vais plus loin, aujourd’hui des prouesses médicales et chirurgicales sont réalisées à l’aide d’imprimantes 3D et de bras robotiques !

Et cette transformation n’est pas près de s’arrêter là. Avec la digitalisation et l’essor de l’intelligence artificielle, le monde du travail est en constante mutation. C’est inévitable. D’après la récente étude portée par Dell, 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore.

Mais quels seront ces emplois qui resteront occupés par des humains ?

Nous ne pouvons rien dire avec précision, mais ce qui est certain c’est qu’il s’agira d’emplois pour lesquels l’automatisation ne pourra rien. Ce seront des emplois qui nécessitent des humains. Des compétences que seuls les humains possèdent et que l’on ne peut pas robotiser ou automatiser. Ces compétences portent le nom de soft-skills.

Aussi, cette automatisation, digitalisation et robotisation ont une seconde conséquence que tu dois prendre en compte. Nous sommes voués à vivre plusieurs vies professionnelles. Faire le même métier toute sa vie, c’est terminé. Trouver sa voie n’a plus de sens. Se spécialiser dans un domaine technique spécifique n’a plus d’intérêt.

Et ça, tu dois en avoir conscience si tu es dans une démarche de reconversion. Il faut être stratégique. Le plus important n’est finalement pas de trouver ta voie, mais c’est d’être capable de rebondir, de s’adapter aux évolutions du monde du travail pour switcher de job ou de métier tout en conservant l’envie de te lever le matin pour aller bosser.

Ceci étant dit, concrètement, c’est quoi les soft-skills ? Voyons ça.

Les soft-skills, c’est quoi ?

J’ai trouvé plusieurs définitions des soft-skills. Certaines plus étendues que d’autres. J’ai retenu celle du livre Le réflexion soft-skills qui est pour moi la plus simple.

Les soft-skills sont des compétences transversales (utiles dans plusieurs situations différentes) que nous possédons en chacun de nous et qui aident au développement durable de l’individu et de son environnement.

Ce sont donc des compétences humaines, personnelles, comportementales que nous avons tous. Des compétences comme la créativité, l’empathie, la pédagogie, la capacité d’apprendre à apprendre, la détermination, l’organisation, l’adaptabilité… Des compétences qui par nature ne peuvent pas être remplacées par des algorithmes ou des robots.

On les appelle aussi compétences douces. Elles sont opposées au hard skills ou compétences dures que sont les compétences techniques que nous apprenons lors de notre scolarité.

 

Des compétences nécessaires sur le plan individuel

Les soft-skills sont des compétences qui vont nous aider sur le plan individuel que ce soit pour améliorer notre performance, notre efficacité ou bien notre épanouissement professionnel et notre confiance en nous.

De quelle façon ?

Imaginons que tu sois fiscaliste, que tu manques de confiance en toi et que tu souffres du syndrome de l’imposteur. Toute ta réussite repose sur tes compétences techniques de fiscaliste. Aujourd’hui, tu en as marre de ton job et tu aimerais te reconvertir.

Mais, ton manque de confiance en toi te paralyse. Tu doutes de tes capacités et de tes compétences à réussir dans un nouveau job parce que tu seras débutante et que tu manqueras d’expériences.

À l’inverse, si tu as acquis et développé tes soft-skills tout au long de ta carrière, tu seras plus sereine et plus confiante. Tu sais que tu seras capable de t’adapter, quel que soit le nouveau poste que tu occuperas parce que tu pourras capitaliser sur tes compétences personnelles !

Développer tes soft-skills va avoir un impact positif sur ta confiance et ton estime personnelle parce qu’il s’agit de toi. Des compétences innées ou acquises, développées à travers l’expérience. C’est donc bien plus valorisant de savoir que ta réussite, ton succès est la résultante de tes comportements et de tes compétences personnelles plutôt que de tes compétences techniques.

Des compétences nécessaires sur le plan relationnel et collectif

Je ne t’apprends rien en te disant que les clés de bonnes relations de travail reposent sur ta personnalité, tes savoir-être et tes compétences personnelles. Écoute, communication, sens de l’observation, pédagogie, humilité, partage, concentration….

La liste est longue. Les soft-skills permettent de gérer nos relations avec les autres. Toutes ces qualités sont des compétences. Et si tu les mets en avant dans le cadre de ton travail, alors tes relations de travail (quel que soit ton interlocuteur) seront solides et saines.

Ces compétences « relationnelles » sont recherchées par les recruteurs. Bien plus que les compétences techniques. Et demain, elles le seront encore plus.

On peut le voir avec l’exemple cité en introduction. L’écoute, l’empathie ou la pédagogie de Laura auprès de son équipe font qu’elle aura l’étoffe d’un bon leader. Un leader capable de faire monter en compétences son équipe, de les valoriser et de développer leurs propres soft-skills. C’est un cercle vertueux.

Ainsi, quoi que tu décides de faire de ta nouvelle vie professionnelle, acquérir et développer ces compétences doit devenir indispensable.

Les choses étant posées, reste à savoir comment développer des sot-skills ?

Comment développer des soft-skills ?

Apprendre à se connaitre

Développer ses soft-skills c’est d’abord apprendre à se connaitre. Et apprendre à se connaitre, c’est découvrir, réveiller et révéler ses potentiels.

Par exemple, tu es peut-être naturellement imaginative. Tu aimes inventer des histoires, trouver des solutions originales. Cette facilité que tu as, continue à l’exploiter dans ton quotidien. Elle peut te permettre de développer ta créativité, un soft-skill très recherchée par les entreprises.

Aussi, en apprenant à te connaitre, tu pourras identifier tes ressources internes. Celles-ci sont constituées de tes compétences personnelles, de tes qualités, de tes valeurs, de tes connaissances et de tes potentiels. Je t’invite d’ailleurs à télécharger mon guide « Les 3 étapes essentielles pour réussir sa reconversion quand on n’a pas confiance en soi ». Tu y trouveras des exercices pratiques qui t’aideront à identifier tes ressources personnelles.

Puis, en identifiant tes compétences personnelles, tu pourras déterminer celles qui sont utiles et nécessaires de développer ou d’acquérir dans ta vie professionnelle. Pour cela, il n’y a rien de plus simple : il faut t’exercer comme tu l’as fait avec tes compétences techniques !

Voyons un exemple.

Après avoir fait le point, tu réalises que tu manques de pédagogie. Tu es consciente que cette compétence est recherchée en entreprise. Alors pour la développer, tu vas t’exercer auprès de ton entourage. Et si tu te prenais au jeu d’expliquer à ton neveu la règle grammaticale du COD et du COI ?

 

Apprendre à apprendre

Apprendre a un sens bien plus large que celui qu’on lui donne à l’école. Ce n’est pas juste apprendre par cœur les dates marquantes de l’Histoire de France. Apprendre c’est développer ses connaissances et expérimenter. C’est la combinaison des deux qui est efficace.

Apprendre à apprendre est d’ailleurs en soi un soft-skill. Une compétence personnelle centrale qui permet de développer toutes les autres. Il existe d’ailleurs des moocs pour apprendre à apprendre.

Pour développer tes compétences techniques, c’est l’hémisphère gauche de ton cerveau qui s’active. Cette partie a trait à la logique, l’analyse et la synthèse. C’est ce que l’école nous a appris le plus à activer. Les compétences personnelles, les sot-skills, font elles appel à l’hémisphère droit de ton cerveau. La partie qui concerne l’intuition, l’imagination.

 

L’intelligence émotionnelle, l’alliée des soft-skills

Enfin, l’intelligence émotionnelle- contrôlée par le cerveau médian – va de pair avec les soft-skills. Pour développer tes soft-skills, tu dois travailler ton intelligence émotionnelle.

Pour cela, soit à l’écoute de tes émotions, décode ce qu’elles veulent dire. Trouve l’origine de ton émotion pour pouvoir ensuite choisir le comportement le plus approprié pour résoudre ton problème ou atteindre ton objectif !

En conclusion

Que tu décides de te lancer dans un nouveau job salarié ou en tant qu’entrepreneure, tu dois concentrer tes efforts sur tes soft-skills. Ce seront tes compétences personnelles qui feront toute la différence et qui feront de ta carrière une réussite.

Si tu t’inquiètes de perdre ton statut de spécialiste ou d’expert dans un domaine, sache que tu n’as pas à t’en faire ! Les longues carrières dans une spécialité vont disparaître !

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